Sherlock et Jim Moriarty (saison 2)

Concernant la relation entre Sherlock et Moriarty, on ne peut être qu’intrigué du lien qui se noue lentement, mais sûrement ! entre les deux hommes tout au long des 6 épisodes…

 

  

En effet, celui qui reste dans l’ombre pendant la saison 1 (on ne le voit pas, mis à part dans la scène finale de la piscine) et même pendant la saison 2 (à l'exception du dernier épisode où il est le roi de la fête…à défaut d’autre chose…^^)

  

parvient quand même à tisser, telle une grosse araignée velue (beurk), une espèce de fil invisible qui finira par étouffer Sherlock…Mais par quel stratagème un absent peut-il à ce point ensorceler sa proie?

 

Par le jeu, tout simplement. Car Momo est maître en l’art du jeu. Pas n’importe quel jeu, non ! Il joue avec la mort, celles des autres, la sienne aussi, puisqu’il se suicidera (et il le sait, c’est aussi ça, régler le problème final !), celle de Sherlock, bien sûr, qu’il a programmé depuis le début ; il joue dans la cour du Grand Méchant Monde avec des gens « ordinaires » à être le « méchant des contes de fées » ; il joue à l’acteur ; il joue avec la réalité en semant l’incertitude dans les esprits, mais malgré toutes ces perfides stratégies il s’ennuie, il s’ennuie, mon dieu ce qu’il s’ennuie !! (Il pourrait peut-être se louer un petit DVD non ?? Rox et Rouky ? Bernard et Bianca ??  Moi je donne juste quelques idées pour éviter la cata…)

 

Alors Momo, il veut un adversaire à sa hauteur, un qui ne soit pas dans "le monde des anges", un qui soit aussi performant et intelligent que lui. Un qui accepte la mort, l’ultime défi. Il met en place, pour ce faire, un scénario machiavélique, tellement bien monté que même le spectateur (enfin moi, en l’occurrence) parvient à douter de la crédibilité de Sherlock (la scène chez la journaliste où il apparaît sous les traits de Richard Brooks est exceptionnelle et vraiment bluffante ! Les acteurs sont très bons, la tête de Sherlock et celle de Watson sont très très convaincantes…).

 

 

 


(Arrêt sur image et sur ce regard furtif - il m’a fallu regarder une bonne dizaine de fois la scène avant de capter ce message subliminal - où Richard Brooks redevient un instant Moriarty et prévient ainsi Sherlock qu'il s'agit bien d'une mascarade…)


Et qu’est-ce qu’il en dit notre Sherlock, lui, de toutes ces mises en scènes pour l'approcher et susciter son interêt ?


Au début, il jubile, il adore (si si je vous assure, même que John lui demande de se calmer et de ne pas trop montrer son enthousiasme aux autres quand il s’agit de l’enlèvement d’enfants), il exulte, bref, il le « kiffe a donf » ce Momo relativement séduisant (faut avouer non ?), car ENFIN ! il a, lui aussi, trouvé un partenaire (!!) génial, lumineux, complètement barge et surtout, qui le comprend…

Et c’est bien cela le paradoxe de leur étrange relation : Sherlock et Moriarty se comprennent, ils partagent leur ennui, ils partagent leur marginalisation, ils partagent leur associabilité, et leur complicité malsaine est évidente, rien ne pourrait séparer ces deux monstres charismatiques une fois qu’ils ont commencé la partie, hormis la chute finale...

Moriarty incarne le côté obscur de Sherlock, sa folie cachée... Sherlock est attiré (inconsciemment) par ce grand malade qui vit les mêmes souffrances que lui, à savoir que tous les deux sont seuls et rejetés de par leurs différences… Sauf qu'un unique point néanmoins les sépare : Sherlock a un ami (John) et pas lui. (D’ailleurs, il avouera à Sherlock, lorsqu’ils prendront le thé ensemble, qu’il songe, lui aussi, à « prendre un animal de compagnie », et que, d’une certaine manière, il l’envie d’avoir John à ses côtés.) 

L’amitié, c’est donc par ce talon d'Achille que Momo jouera sa dernière carte en proposant à son mentor un dilemme épouvantable : se tuer pour sauver son ami (je dis « son » car je reste persuadée que Sherlock a sauté pour sauver John avant tout, le premier nom qu’il prononce sur le toit lorsque Momo le lui explique n’est-il d’ailleurs pas le sien ? Et ne dit-il pas aussi qu'il n'a qu'un seul ami dans l'épisode 2 ?),

se sacrifier au nom des sentiments (inavoués), sortir en « looser »…

 

Et ça marche…

 

Et pourquoi ça marche me demanderez-vous ? Pourquoi Sherly n’a pas d’autres moyens de s’en sortir que de se suicider ?? Hein ?? Ben parce que, et c’est cela qui est ingénieux, malin, subtil, Momo ne lui laisse aucune chance de lui révéler le code permettant d’arrêter les trois tueurs, il se tue lui-même, il tire sa révérence, il se fait péter le carafonce qui scotche Sherlock et nous, parce que là vraiment, on (je ?) ne s’y attendait pas du tout du tout, waouh (bravo aux réalisateurs)

 

 

Le jeu ainsi se termine, il n'y a pas de perdant ni de vainqueur, il y a juste la mort comme ultime délivrance à ce vilain Grand Méchant Monde si ordinaire qui terrorisait tant les deux hommes… !!

 

  






26/04/2012
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