Les préoccupations des hygiénistes se font de plus en plus pressantes en cette fin du XIXème, toujours hanté par le spectre de la tuberculose : faire entrer l'air, la lumière (ce qui fut un échec jusqu'en 1920, au vu des multitudes de bibelots amassés dans les intérieurs bourgeois) et surtout considérer le sport comme indispensable à une santé florissante.
Mais quels étaient donc les sports pratiqués par une certaine élite (étant entendu que Holmes enquête rarement chez les dockers londoniens) ? Petite revue de détails :
CRICKET
Voici un sport dont même les britanniques maîtrisent mal les règles : il y a deux équipes de 11 joueurs,un terrain ovale aux extrémités duquel se trouvent deux aires de lancement rectangulaires appelées "pitch", un guichet (wicket) composé de trois piquets de bois verticaux derrière lesquels se trouve le batteur (batsman) et des règles de jeu tellement absconses que je renonce définitivement à vous les expliquer, n'ayant moi-même absolument rien compris.
LE LAWN-TENNIS
Pratiqué à ses début uniquement sur gazon, le tennis est l'invention du Major Walter Clopton Wingfield (1874), lequel le fit breveter sous le doux nom de Sphairistiké (mot grec signifiant "art de la balle"). Le tennis est dérivé du jeu de paume et le mot même "tennis" est la déformation anglaise du mot français "tene(t)z" que le joueur criait à son adversaire à chaque service.
LE GOLF
Il y a un grand, voire même énorme terrain, un nombre de trous variables dans lesquels il faut mettre une balle à l'aide d'un club. Etant donné que ce jeu est régi par 34 règles elle-mêmes divisées en sous-parties, comment vous dire.... Golf et cricket, pour moi, même combat !
LA GYMNASTIQUE
Souvent enseignée dans les collèges de jeunes filles pour aider à développer leurs capacités thoraciques grandement mises à mal par les corsets d'une part et la tuberculose d'autre part, elle fait la part belle à une gymnastique suédoise, plus douce que le lancer de poids ou de marteau...
L'ESCRIME
Elle n'a déjà plus grand-chose à voir avec les duels fameux si bien décrits par Alexandre Dumas (un pour tous, tous pour un !). Notez néanmoins que les belles bacchantes de l'escrimeur ci-dessus ne manquent pas d'un certain panache.
LA BICYCLETTE
J'aurais pu la mettre dans le chapitre consacré au moyens de transports, mais si vous regardez bien le grand Bi, c'est plus du sport qu'un délassement... Il fallait un escabeau pour y monter, et une meule de foin assez haute pour en descendre... La bicyclette fut un des moyens d'émancipation des femmes de l'époque, férocement combattu par les ligues de vertus qui n'y voyaient qu'une occasion, pour les femmes, de montrer leurs bas bien tirés sur leur mollets rebondis (horreur !) et d'échapper parfois à la tutelle pesante de leur cher et tendre...
Tout ce sport creuse un peu : je vous parlerai donc, la semaine prochaine, des menus gargantuesques de l'époque.